Vous avez sûrement déjà entendu parler du Popocatépetl, non ? Ce volcan géant se trouve seulement à 70 kilomètres au Sud-Est de la capitale mexicaine. Depuis 1996, l’ascension du volcan est interdite, pour des raisons de sécurité. Le Popocatépetl est en effet très actif. Cependant, il est possible de marcher sur le volcan voisin, Iztaccíhuatl.
C’est sur ce volcan que j’ai entrepris une randonnée il y a 2 semaines, sur les traces d’une légende aztèque connue de tous les mexicains de la région.
Ces 2 volcans qui naquirent en une journée
Selon la légende, il y a de cela plus de mille ans, l’empire aztèque était à son apogée et reignait sur toute la vallée de Mexico. Un jour, le chef des Tlaxcaltecas, fatigué de l’oppression des aztèques, décida de lutter pour la liberté de son peuple.
Il avait alors une fille, Iztaccíhuatl, considérée aux yeux de tous comme la plus belle des princesses. Son amour était dévoué à Popocatépetl, un jeune guerrier parmi les plus vaillants des Tlaxcaltecas.
Juste avant de partie en guerre, Popocatépetl demanda au chef des Tlaxcaltecas la main de sa fille. Celui-cui accepta à une seule condition, que le jeune guerrier rentre de guerre victorieux. A son retour, une grande cérémonie serait alors donnée pour fêter sa victoire et son union avec la princesse.
Le jeune guerrier partit combattre, guidé par la promesse de son mariage avec Iztaccíhuatl.
Quelques temps plus tard, un rival jaloux de Popocatépetl, dit à la princesse que son amant fut tué sur le champ de bataille. Abattue par la tristesse, Iztaccíhuatl mourut de chagrin.
Quand Popocatépetl revint victorieux, la tête de son ennemi sur sa lance, il appris alors la mort de sa dulcinée. Le cœur brisé, il emmena le corps de la princesse au sommet d’une colline.
Les dieux observant la scène, le convertirent en un volcan éteint, Iztaccíhuatl. Son amant et sa torche furent quant à eux convertir en un volcan actif, pour veiller sur le corps de sa bien-aimée. Ainsi naquit le volcan Popocatépetl.
Et l’on voit bien sur cette photo que la cime du volcan prend la forme d’une femme allongée sur le dos, le tête à gauche et les pieds à droite.
1 ère étape : se rendre au Paso de Cortés
Nous sommes parti en van avec un groupe de mexicains, de touristes et d’expatriés, aux alentours de 5h30 du matin. On a roulé environ 2 heures pour arriver au « passage de Cortés », sans compter la pause tacos 🙂
Le paso de Cortés est un passage montagneux situé entre les 2 volcans, Iztaccíhuatl et Popocatépetl. A 3600 mètres d’altitude, il constitue un excellent point de vue sur le Popocatépetl.
Ce jour là, il y avait une réunion de passionné de la montagne. La télé nationale était d’ailleurs présente. Face à la caméra et au public, les équipes de guides de montagnes, de sismologues et responsables d’associations sportives réclamaient plus de moyens, notamment pour garantir correctement la sécurité de la réserve. Quelques jours auparavant, une équipe de randonneurs s’était fait attaquer par des bandits…
2ème étape : direction la Joya
La Joya (ou joyita, le pti’ bijoux) est la première étape de l’ascension du Iztaccíhuatl. C’est le point le plus haut en altitude accessible en voiture.
Nous démarrons notre expédition aux pieds de la princesse, la dernière étape, celle du point culminant, étant sa poitrine.
On est samedi et il y a beaucoup de monde.
Aucune chance de se perdre. Sur le chemin, on croise d’ailleurs de nombreux sauveteurs de la Croix Rouge. La plupart sont très jeunes, en entrainement ou en formation me semble t-il.
Notre groupe d’un peu moins de 10 personnes avance à un bon rythme. Il fait très beau et le ciel est dégagé. Les bienfaits de la montagne se font très rapidement sentir, les premières douleurs dans les jambes également.
On nous l’avait dit : les paysage sont grandioses.
3ème étape : 1100 mètres d’ascension
Avec notre guide, nous prévoyons de monter le plus haut possible, selon le niveau du groupe. Quelques-un de nos compagnons mexicains sont restés en retrait. Avec le reste du groupe, nous sommes monté jusqu’à environ 4800 mètres d’altitude, soit un dénivelé de 1,1 km, ce qui est déjà pas mal du tout pour quelques heures de marche.
La montée est assez raide. Il commence à faire plus froid et l’air se fait plus rare. Les nuages s’épaississent. On est en haute montagne. Pas encore de neige, car nous sommes l’été.
Le « paquet » que nous avions réservé ne nous donne pas la possiblité d’aller jusqu’au sommet. Pour le sommet, il faut prévoir une nuit de camping près du refuge, plus de matériel et un peu de préparation physique, car ça monte tout de même jusqu’à 5230 mètres. Le risque de mal des montagnes est assez élevé.
Mais cette promenade suffit à prendre un bon bol d’air frais et à observer de jolies paysages de montagne.
Retour au bus : les tacos et quesadillas nous attendent
Il est l’heure de rebrousser chemin. Le sentier très caillouteux n’est pas facile à descendre. Il faut utiliser la technique de la « descente en zig-zag ». Il faut avoir de bonnes jambes et de bons genoux pour tenir le rythme.
J’en profite pour photographier les fleurs et les plantes de la réserve de Iztaccíhuatl, aux allures peu communes.
On retourne à la Joya, puis au Paso de Cortés. Sur le chemin du retour, on s’attarde dans un petit restaurant de montagne pour manger quelques quesadillas et savourer un bière bien méritée.
On est de retour en ville vers 17h.
C’est l’heure de la sieste, bien méritée !
Informations pratiques :
Si cette promenade en montagne vous intéresse, voici quelques conseils pour marcher dans de bonnes conditions :
Partez léger !
Si vous êtes un habitué de la montagne, vous savez bien que plus vous partirez léger, plus votre marche sera agréable. N’emportez que le minimum : lunettes de soleil de montagne, crème solaire de protection, une bouteille d’eau et quelques trucs à grignoter : barres de céréales, noix en tout genre, fruits secs…
Attention au froid :
L’été, les températures sont tout de même assez fraîches. Prévoyez une veste légère, ou un bon pull de montagne. Si vous êtes frileux, pensez également à ramener des gants, voir un bonnet. Si vous partez l’hiver, les températures avoisineront zéro degré et peuvent passer dans le négatif. Habillez-vous donc en conséquence.
Réservez votre tour :
Nous sommes partie avec Viator (Trekking d’une journée sur le volcan Itzatihutal, depuis Mexico DF), et l’agence locale qui nous a emmené s’appelle Amigo Tours. Guides compétents, sympatiques, bilingues (espagnol / anglais) van confortable, chauffeur prudent et ponctuel… Rien à redire.
Pour les marcheurs plus expériementés
Je vous avoue être un peu rester sur ma faim. Si j’avais eu plus de temps (et de courage), j’aurai choisi l’ascension sur 2 jours. Comme c’est souvent le cas dans ce genre de randonnée, on campe près du sommet, à l’abris du vent et on se réveille à l’aube, pour rejoindre le point culminant et observer le lever du soleil. C’est d’ailleur ce que j’ai fait lors de mon ascension du Mont Kenya.
Si vous êtes amateur de randonnée et de trekking, sachez qu’au Mexique, les possiblités sont nombreuses.
L’année dernière, un ami guatémaltèque, guide officiel pour la région de Quetzaltenango, s’était rendu il y a quelques mois au Pico de Orizaba, sommet mexicain. Une superbe ascension parâit-il… Mais attention, le niveau est tout de même plus difficile.
Pour rester autour de la capitale, je vous conseille également de vous rendre au Nevado de Toluca.
Le sommet est quasiment accessible en voiture et les paysages sont magnifiques, notamment ces 2 cratères remplies d’eau, qu’on appelle les lacs de la Lune et du Soleil (voir ce récit de voyageur, en français, très complet et bien illustré).
D’ailleurs, ce sera sûrement mon prochain trek mexicain !
Bonjour Kalagan,
je suis originaire d’Annecy en Haute-Savoie, je suis née entre lac et montagnes. J’ai crapahuté toute mon enfance et mon adolescence. Ton article fait remonter à ma mémoire de nombreux superbes souvenirs.
Je rebondis sur le fait de partir avec un sac à dos léger! D’autant plus que j’ai été 20 ans militaire et que porter des charges lourdes, y compris sur le plat, je sais ce que cela signifie.avec une petite
Depuis, j’ai évolué et le 29 août prochain, je pars pour 8 mois de voyage sur la planète. J’ai décidé de partir avec une petite valise et un petit sac à dos que je peux garder avec moi et donc m’éviter l’attente à l’aéroport pour les récupérer ou plus simplement encore, connaître le bonheur de voyager léger.
Un véritable défi pour moi. J’ai testé récemment, ce mois-ci, lors de mon voyage à Las Vegas pendant 9 jours. J’ai pris trop de choses!
Je peux donc affiner le contenu de ma petite valise et de mon petit sac à dos pour mon voyage de 8 mois.
Concrètement pour parvenir à habituer mon cerveau à l’idée, j’ai mis à plat dans une pièce de mon appartement ma grosse valise et à côté ma petite valise. Et j’ai commencé à remplir la petite, histoire de me guider et de partir du bon côté, celui où je veux aller! partir et voyager toute légère!
Internet fourmille de conseils pour ceux qui veulent parvenir à évoluer dans ce sens.
Bien à vous. Murielle
Article super intéressant ! Merci beaucoup pour le partage 🙂