Mexico est une des villes au monde qui compte le plus de musées. Paradoxalement moins populaire que ses homologues très visités (citons entre autres le musée d’anthropologie ou celui du Templo Mayor), le musée de l’art populaire de Mexico, ou museo de arte popular en espagnol, est un des musées de la capitale que j’ai préféré. Le Mexique est très grand pays, difficile à cerner, même en y résidant plusieurs mois. L’art populaire a cet avantage particulier d’être compréhensible par tous et permet de se plonger dans la culture profonde du Mexique, sans en connaître les traits les plus fins. C’est un art presque infantile, jouant sur les émotions les plus simples, les couleurs vives, les concepts les plus basiques, mais qui reflète également les subtilités du quotidien mexicain.
J’y suis allé un après-midi avec une amie belge, Caroline, de passage aux Etats-Unis et au Mexique pour un projet cinématographique. Une excellente occasion pour immortaliser les couleurs de l’art mexicain.
L’essence de l’art Mexicain et la vie quotidienne au Mexique
Le musée compte 4 salles principales, sur 3 étages : l’essence, la vie quotidienne, le sacré et le fantastique. Il se visite de manière chronologique, de haut en bas. C’est avant tout des pièces d’artisans et de petits artistes qu’on retrouve dans ce musée. Beaucoup d’œuvres sont d’ailleurs anonymes. Miniatures, figurines, objets du quotidien, sculptures religieuses, masques, fresques, bijoux… Vous verrez que l’art populaire du Mexique est aussi riche que coloré.
Les reproductions miniatures d’objets étaient mises dans les mains des nouveaux-nés mexicains, pour les préparer à leur métier, en général le même que celui de leurs parents. Cette tradition a donné naissance à toutes sortes d’objets miniatures :
Il n’y a pas que les catcheurs mexicains de lucha libre qui portent le masque. C’est avant tout une tradition du folklore populaire. Les masques sont utilisés lors de danses, au cœur des fêtes villageoises, souvent religieuses et humoristiques.
Les morts mexicains seraient-ils heureux ?
En Europe, nous rendons généralement hommage à nos défunts en les visitant au cimetière, dans une ambiance placide et très pieuse. La Fête des Morts au Mexique relève plutôt de festivités joyeuses, croisement de rites préhispaniques et d’art macabre européen. Catrina, représentante moderne de Mictecacihuatl, déésse aztèque de la mort, en est devenue le symbole au Mexique. L’art mexicain se moque de la mort et en rit même, créant un imaginaire funeste, un après-monde qui redonne vie aux morts sous forme de squelettes, qui dans toutes leurs représentations, ont même l’air d’être heureux et bien-vivant.
L’art populaire mexicain est avant tout imaginatif
Quand je me suis rendu à Oaxaca, je suis tombé nez-à-nez avec d’étranges créatures fantastiques, dont le nom, alebrijes, me donne encore du fil à retordre à chaque fois que j’essaye de le prononcer. Ces créatures d’origine oaxaquenienne, sont apparues en 1936 dans le rêve d’un artisan mexicain, Pedro Linares López. J’adore ces sculptures de bois coloré, improbables, sorties tout droit de l’imaginaire de leurs créateurs. Elles sont le fruit de la créativité, de la fantaisie et de l’habileté technique des artistes populaires mexicains. J’en ai d’ailleurs ramener plusieurs en France, pour ma collection personnelle, et pour offrir aux amis et à la famille.
Informations pratiques sur le musée
Le Musée de l’art populaire mexicain se trouve dans le centre historique de Mexico, près du parc Alameda, autour du grand hôtel Hilton. Pour vous y rendre, descendez au métro Hidalgo (ligne 2 et 3) : vous y serez après quelques minutes de marche. Profitez-en d’ailleurs pour vous promener dans le parc Alameda.
Adresse exacte : Revillagogedo No. 11, entrada por Independencia, Centro Histórico ;
Entrée : 40 pesos mexicain, soit un peu plus de 2 euros ;
Ouverture : ouvert tous les jours de 10h et 17h (21h le jeudi), sauf le lundi et les 24, 25, 31 décembre et 1er janvier ;
Site officiel du musée (en espagnol) : http://www.map.df.gob.mx/.
@Crédits photos : Caroline Lessire (voir son blog)
Bonjour,
déjà tu m’apprends quelque chose en écrivant que Mexico est une des villes les plus riches en musées au monde. Un sujet très intéressant et des photos qui rendent bien et qui mettent à l’honneur cet art très riche et imaginatif peu connu en France. Celles avec les squelettes me font penser à certains masques au carnaval de la Nouvelle-Orléans.