J’entends et je lis souvent qu’apprendre l’espagnol est facile pour un francophone. Ce n’est pas vrai ! Ni pour l’espagnol, ni pour les autres langues. Apprendre une nouvelle langue, même si elle possède des racines communes avec le français, demande des mois de pratique, d’immersion, de faire des exercices, d’apprendre du vocabulaire, de réviser ses conjugaisons… J’ai lu plusieurs livres et articles à ce sujet et les experts sont formels : rien de tel que de prendre des cours particuliers avec un natif. C’est ce que j’ai fait au Guaté, mais cela n’a pas suffit…
La patronne française d’une amie de Mexico, qui travaille à Loréal depuis plus de 5 ans baragouine à peine ; j’ai rencontré un américain qui voyageait en Amérique centrale depuis plusieurs mois : il connaissait seulement les politesses ; un voyageur français qui a étudié l’espagnol au lycée, après un voyage de 8 mois en Amérique du Sud, ne roulait aucun de ses «r» ; Fabrice, du blog Instinct Voyageur, m’avouait lui-même qu’après plusieurs années en Amérique latine, il n’était pas satisfait de sa maîtrise de la langue… Autant de cas qui prouvent bien qu’apprendre une langue demande beaucoup de travail. Entreprendre un voyage en immersion avec une agence spécialisée comme esl.be est une très bonne alternative. On peut aussi prendre des cours d’espagnol sur place. C’est ce que j’ai fait lors de mon voyage au Guatémala.
Une langue évoluée, vivante et complexe
Je sais très bien par expérience que voyager sans connaître la langue locale est une vraie lacune. J’ai pu le vivre lors de mon premier voyage en Afrique de l’Est : je parlais à l’époque aussi bien anglais qu’une vache espagnole. Si on ne parle pas correctement la langue du pays dans lequel on voyage, on n’a que rarement des discussions de fond, on s’appuie souvent sur des amis qui parlent mieux que nous ou au pire, on se contente de rester entre touristes. Avant de voyager en Amérique latine, j’ai donc pris quelques cours d’espagnol à Bruxelles. Et c’est en Belgique que je me suis aperçu de la complexité de la langue espagnole : une conjugaison certes proche du français, mais avec autant de temps (l’imparfait du subjonctif s’utilise beaucoup plus qu’en français), avec plusieurs groupes de verbes irréguliers, notamment au présent et au pretérito, des sonorités peu communes, comme le « j » et le « x », qui se prononcent différemment selon les régions hispanophones, des idiotismes et autres modismos, beaucoup de « faux amis » (dirección, raro, gato, habitacion, quitar o sin embargo)…
Un conseil donc : si vous comptez voyager en Amérique latine et que vous ne parlez pas espagnol, mettez-y vous TOUT DE SUITE !
Le Sol Latino, à Xela (ou Quetzaltenango)
Le Guatémala est réputé internationalement pour les cours d’espagnol en immersion qu’on peut y prendre, surtout à la Antigua Guatemala, où l’on trouve de nombreux américains qui viennent réaliser des séjours linguistiques. Xela, moins touristique, moins onéreuse, est devenu un sérieux concurrent à Antigua et c’est donc à plus de 2300 mètres d’altitude, dans la seconde ville du pays, que j’ai pris 1 mois et demi de cours d’espagnol au Guatémala, dans l’école Sol Latino. A raison de 2 séances en cours particuliers de 5h par semaine avec des professeurs guatémaltèques, j’y ai appris les principales règles de conjugaison, y ai développé mon vocabulaire, ma capacité à raconter des histoires, à lire et comprendre des textes et j’y ai aussi énormément ri. De mémoire, je payais environ 40 quetzales de l’heure, soit 4 euros : 4 ou 5 fois moins cher qu’en Europe. Ce ne fut bien sûr pas suffisant pour parler correctement la langue mais cela m’a permis de passer un cap dans mon apprentissage : je suis passé de débutant à intermédiaire. J’ai aussi rencontré de chouettes personnes, passé de bons moments avec les élèves hollandais, américains ou allemands, avec le staff de l’école et les professeurs. Le Sol latino propose aussi des programmes de bénévolat, des activités culturelles, des cours de danse, des excursions sur les volcans guatémaltèques ou des mini-séjours dans le pays. Nous avons d’ailleurs, avec quelques élèves et mon ami Joffrey, directeur de l’Alliance Française de Xela, passé un week-end à Monterrico, sur la côte pacifique.
Des cours particuliers ne suffisent pas !
Je sens bien qu’après 8 mois en Amérique latine, je parle beaucoup mieux espagnol qu’avant. Mais cela me demande encore beaucoup de concentration, ce qui complique la tâche si je suis fatigué. Je n’ai pas encore acquis certains réflexes linguistiques et pour beaucoup de sujets, il me manque du vocabulaire. Je suis aujourd’hui capable de voyager seul, de demander facilement mon chemin, de prendre les transports en commun et commander mes repas sans problème de compréhension, d’expliquer mon histoire aux rencontres que je fais en soirée… Mais pour certains sujets, ou quand les conditions d’écoute sont difficiles (dans les bars, au milieu des foules, dans les marchés bruyants…), je peine encore.
Je m’apprête à terminer mon premier livre en espagnol :
Le professeur Roberto Tresoldi, diplômé de Lettres et de Langues et ancien formateur pour le comtpe de grandes entreprises traite dans ce livre de méthodes d’apprentissage concrètes, du fonctionnement de la mémorisation des langues, des nouveaux moyens technologiques pour l’apprentissage… Pour progresser, il n’y a pas de secret : il faut travailler. Voici quelques exemples de règles et exercices à suivre pour progresser plus rapidement :
- construire petit à petit sur un cahier des listes de vocabulaires et les lire tous les jours, en cachant tantôt la colonne des mots en espagnol, tantôt celle en français. La probabilité de retenir un mot est proportionnelle aux nombre de fois qu’on le lit, qu’on l’écrit ou qu’on l’utilise dans une conversation. Avec du sérieux, cette technique permet d’apprendre entre 150 et 600 mots par mois ;
- utiliser la mnémotechnique en reliant des mots entre eux, ou avec des images. Bien utilisées, les mnémotechniques sont de redoutables alliés dans l’apprentissage des langues (et dans toutes les disciplines qui nécessitent des efforts de mémorisation) ;
- s’intéresser à la culture, à l’art, à l’histoire, à la politique, à la musique du pays dans lequel vous voyagez : une langue est avant tout culturelle. Ne la voyez pas seulement comme un ensemble de règles orthographiques, grammaticales et de conjugaison ;
- utiliser les nouvelles technologies : le chat sur Facebook m’a beaucoup aidé. Je vous conseille aussi d’utiliser Wordreference.com. Les recherches peuvent directement se faire dans l’URL (wordreference.com/fres/lire), le contenu est riche et il y a des liens vers les forums pour les questions plus techniques, les proverbes, expressions… Vous pouvez aussi utiliser Skype pour converser de part le monde ;
Y’a plus qu’à si mettre !
¿ Y tú, lector querido, sabes hablar español, donde lo aprendiste y cuanto tiempo crees que un debutante necesita para hablar correctamente ? Gracias por tu comentario 🙂
Bonjour,
J’ai commencé à apprendre l’espagnol avec des cours en podcad (www.coffeebreakspanish.com), tous les jours en allant et/ou revenant du travail. Ce n’est qu’un outil parmi d’autres mais j’ai trouvé ça très efficace. Petit inconvénient, celui-ci est en anglais.
Ah lors de mon passage au Costa Rica, je n’ai fait que d’entendre parler des cours d’espagnol au Guatemala. C’est vraiment plus que réputé, aussi bien pour la qualité, toujours en cours individuel, que le prix je pense. On me disait que c’était à peine 3€ de l’heure !
ça fait 4 ans que je vis dans un milieu germanophone et j’ai toujours pas réglé le problème des lieux bruyants… ça demande trop de concentration, tu perd le fil de la discussion etc… Pas facile!
Avec Fabienne on se lance dans l’espagnol cet été, dès qu’on aura plus de job ;-)… On verra se qu’on arrive à apprendre avant de partir 😉 mais tes conseils nous serons bien utiles
Salut, moi aussi, y a un ami qui me dit toujours que ça sera facile pour moi, j’essaie d’apprendre l’espagnole en utilisant des cours sur internet … je m’ennui.
merci pour les conseils, mais je pense qu’il me faut un prof :/
Salut,
Avec mon copain on est sur la route depuis quelque temps et notre prochaine destination serai le Guatemala pour apprendre l’espagnol. Je viens de lire sur le net qu’il fallait avoir un billet de retour pour pouvoir y entrer par la voie des airs. Est ce vraiment indispensable ? Nous voulions continuer notre trip vers le sud sans prendre l’avion..
Comment as tu fait pour tes déplacements en Amérique centrale ?
Merci
Alizé
Je suis entré et sorti du Guaté à plusieurs reprises, sans billet retour. D’ailleurs, le site de la diplomatie française ne précise rien qui va dans ce sens. C’est le cas au Mexique, mais je n’ai jamais eu de problème non plus.
Pour te déplacer, soit tu prends des petits bus à l’arrache : c’est un peu long, mais c’est ce qui a de moins cher, et tu pourras faire de nombreux arrêts, soit tu prends des grandes lignes comme ADN ou Linea Dorada.
Salut Alizé,
Si vous êtes de passage au Guatémala, faites-moi signe : je pourrais vous conseiller, tout ça…
Sinon, Kalagan, BRAVO pour cet article et bravo pour tes progrès en espagnol. Pour toi comme pour moi, je pense que nous séparer géographiquement a été une bonne chose pour progresser en espagnol et se trouver vraiment en immersion. Je lis maintenant des articles, au Mexique deux ou trois livres… Je le parle assez couramment même si la compréhension orale demande parfois de sérieux efforts.
Me manque encore une certaine discipline pour vérifier parfois le sens exact des mots… Je me fie bcp à mon intuition,ce qui ne marche pas tjs.
Une petite erreur à la fin de ton article « donde aprendiste lo » => « donde lo aprendiste ».
Bisous mon Kalagounet.
Coquille corrigée ! Je galère encore avec le placement des pronoms et l’utilisation de l’enclise.
T’as une technique pour apprendre le vocabulaire ? Tu le retiens facilement, le repète, le note.. ?
(J’ai pas pu répondre à ta réponse ; je réponds donc ici… avant celle-ci.)
Je crois que j’ai une bonne mémoire et retiens bien le vocabulaire. J’ai aussi pas mal d’outils mnémotechniques, liés à l’étymologie et à des connaissances d’autres langues (anglais, italien, notions de latin)… Je ne note rien, mais je devrai tôt ou tard me donner des règles. J’écris beaucoup aussi, beaucoup de courriels, et j’ai souvent l’occasion de bavarder… Lorsqu’un mot manque, je cherche au hasard quel mot proche pourrait fonctionner avec une traduction presque littérale si le premier mot ne marche pas.
Nous avons tout de même cette chance que bcp de mots sont proches. Le jour où on se mettra à l’hindi, au mandarin, au magyar ou au quiché, ça rigolera moins. Sans même parler des prononciations, des sons eux-mêmes, parfois très difficiles à atteindre pour un palais non formé… même si nos « ghhy » et autres guignoleries signalent une disposition gymnastique de notre gueule et de notre gosier !
J’escompte, comme je te l’avais dit, repartir d’Amérique latine avec minimum un diplôme B2 — je pense que viser le C1 d’ici un an n’est pas une folie, mais ça exigera que je bosse avec la discipline de bouquins et de cours. Idem, je pense que je profiterai de mon installation à Guate pour travailler à un C1 en anglais ou un TOEFL. A voir en temps et en heure. Ca sera tjs utile, ces qualifications.
Bisous !
PS – C’est quoi l’enclise ? C’est quand Elise se met entre le marteau et l’enclume ?
Merci pour les conseils. L’enclise, c’est quand tu colles un ou plusieurs pronoms à la fin d’un verbe : « Hay que decírselo« , « Dime !« , … On utilise l’enclise en français, mais seulement à l’impératif, avec un tiret : « dis-moi », « imagine-toi »…
Cool merci,
Je pense qu’on va passer par Cancun parce que c’est moins cher et qu’on a le temps. J’espère qu’ils ne nous ferons pas de problème pcq »on a pas de billet retour.. Merci pour la réponse rapide!
A bientot
Alizé
Alizé,
si vous passez par Cancun, comme nous l’avons fait, je vous invite à prendre un bus pour Bacalar (5 ou 6 heures de route si je me souviens) et choisir la lagune de Bacalar : http://www.voyageurs-du-net.com/village-magique-bacalar-laguna
Si vous avez plus de temps que nous, allez donc voir les cenotes de la péninsule du Yucatan, y’en a légion : http://www.voyageurs-du-net.com/cenotes-peninsule-yucatan
Salutations,
M.
Salut Mike,
merci pour toutes ces bons conseils.
Je pense que nous allons suivre le même itinéraire que vous pour aller jusq’au guatemala. Peux tu me donner plus de détails sur les choses à ne mas manquer. Si tu as aussi des bon hotels à recommander, ect… Je suis preneuse 🙂
Sinon pour les cours d’espagnol quel école recommandez vous ? (Kalagan)
Il y en a tellement c’est dur de choisir.
Merci les gars, vos infos sont vraiment d’une grande aide.
A bientôt
Je te conseille de faire le trek du Santa Maria, d’aller à Monterrico, à San Pedro de La Laguna et à La Antigua. Quand est-ce que vous arrivez ? On sera peut-être encore sur place ? Pour les écoles, j’en ai testé qu’une seule, très bien : le Sol Latino.
Bonjour et merci pour ces précieuses informations.
Une question : la langue espagnole varie-t-elle beaucoup d’un pays à l’autre en Amérique latine et centrale ? Merci d’avance pour vos explications.
C’est en effet une des particularités de l’espagnol en Amérique latine. Des mexicains m’ont avoué avoir rencontré des chiliens ou des argentins qu’ils comprenaient à peine lorsqu’ils parlaient. Rien qu’entre le Mexique et le Guaté, il y a plein d’expression très populaires qui changent. Il paraît que les Colombiens parlent un espagnol très correct, quasiment littéraire… Les Costa Ricains quant à eux parlent comme des flêches…
Ici en Amérique latine ou bien auparavant, j’ai rencontré des Argentines, Chiliennes, Mexicains, Costa Ricains, Salvadoriens (sans compter la télé, notamment ma chaîne préférée, Gourmet TV et son chef à l’accent nippo-argentin)… Il y a, bien sûr, des accents très divers, des débits d’élocution plus ou moins rapides, mais tout de même ça reste à mon sens comparable aux français du Québec et de France : des modismes, mais un bon 90-95% de bases communes.
Maintenant, y’a sûrement des accents très difficilement appréhensibles, même en faisant répéter ; l’un dans l’autre, écoute un peu un accent de la campagne picarde : l’exotisme et la complication ne sont pas tjs à l’autre bout du monde, wey !
Intéressant, merci.
Cela confirme ce que j’avais entendu concernant l’espagnol des Colombiens.
L’apprentissage d’une langue n’est jamais évident!
Se plonger dans la langue au jour le jour permet de progresser bien plus vite car les cours c’est très bien pour débuter.
Mais ensuite ce qui fait défaut c’est le vocabulaire, et il s’apprend au quotidien lors de discussions …
On arrive toujours à un stade où c’est le vocabulaire qui manque. Et à ce moment là, oui, il faut y aller petit à petit au quotidien.
C’est vrai que c’est utile d’apprendre avec les natifs, mais si on a pas la base, ça ne risque que pas de marcher!!!