Je publiai il y a 2 semaines un article sur les avantages de vivre de manière nomade. Quand je fais de nouvelles rencontres et que j’explique ma façon de vivre à mes interlocuteurs, j’ai toujours le droit à de l’étonnement, de la reconnaissance, des encouragements et parfois même une certaine jalousie. Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre des nomades digitaux. Ce n’est pourtant pas un mode de vie facile et malgré les avantages aisément perceptibles, ce mode de vie comporte aussi beaucoup d’inconvénients. En voici une liste non-exhaustive.
1 : Partout chez soi, nulle part chez soi
Hôtels, colocations, auberges, locations temporaires… Avec le temps, on apprend à se sentir chez soi un peu partout. C’est d’ailleurs mes nombreuses expériences de colocations qui m’ont aidé à acquérir cet état d’esprit. Tant qu’on dispose d’une chambre individuelle (mais ce n’est pas toujours le cas), on peut créer son petit cocon personnel. Mais cela ne dure pas longtemps. Imaginez-vous devoir déménager tous les mois ou tous les 2 mois. Quand on est nomade, on n’est jamais vraiment chez soi.
2 : Des amitiés temporaires, à distance
Les rencontres en voyage sont sûrement ce qui nous enrichit le plus. Je me crée des amitiés dans plusieurs pays, dans plusieurs grandes capitales, avec des voyageurs, des français, des couchsurfers, des locaux… Je discute même régulièrement sur Facebook avec des amis que je n’ai jamais rencontrés ! Il y a pourtant toujours un moment où il faut dire au revoir, adieu, à un de ces quatre… Malgré l’habitude, je les redoute toujours.
3 : Des amours à durée déterminée
Ceux qui me lisent régulièrement ou qui me connaissent en personne savent très bien que je ne suis pas le dernier pour faire la fête, sortir, danser, draguer… Et comme je vous le rappelai dans la première partie de ce double article, être français facilite beaucoup les rencontres. Pas facile de gérer ses sentiments quand on s’amourache une semaine avant la fin de son visa. On en vient parfois même à changer ses plans (c’est d’ailleurs ce qui m’arrive en ce moment). Voilà un bon sujet de discussions avec les nomades et les expatriés.
4 : Vivre sans musique m’est impossible !
Quand j’étais sédentaire, je vivais au rythme de la musique. C’était pour moi quasiment une psychothérapie : à la maison, dans le métro, dans la douche, en soirée… La musique est essentielle pour l’entretien du moral, pour me motiver, me redonner la forme, me réveiller, pour faire la sieste… Le meilleur cadeau qu’on puisse me faire lorsque j’arrive dans un nouveau logement, ce sont de bonnes enceintes ! Je devrais peut-être m’en trouver des légères, solides, transportables et de bonne qualité. Ou bien avoir un ordinateur portable qui fait aussi chaîne hifi.
5 : Pas plus de 3 mois par pays
A l’exception de la zone européenne et quelques autres pays, les normes administratives imposent des durées de séjours de 3 mois maximum dans la plupart des pays du monde. Si on veut rester plus longtemps, il faut souvent sortir 48 heures du pays et revenir. Des fois, ce sont de sacrées routes à faire. Et je ne suis pas encore prêt à faire confiance à une société de renouvellement de visa.
6 : A 2 à l’heure sur internet !
Ha ! ce qu’on est bien en France avec nos connexions internet haut débit et nos vidéos qui se chargent à la volée. Je travaille beaucoup avec des clés 3G pour la liberté géographique. J’ai donc modifié mes méthodes de travail pour diminuer ma consommation de bande passante. Après le prix du loyer, la fiabilité et la rapidité de la connexion internet sont mes secondes priorités dans le choix de mes hébergements.
7 : La France me manque
Quand on vit à l’étranger comme un nomade, un grand voyageur ou un expatrié, on n’a pas le choix : on doit quitter la France. Finis les bonnes bouffes de chez nous, le bon pain, les bons fromages, les bonnes bouteilles de vin, les soirées avec les potes d’enfance, les discussion politiques acharnées… Pour certains, c’est un gros avantage de quitter la vielle France. Moi, j’y suis beaucoup attaché. Ce qui rend d’ailleurs mes retours encore plus agréables. Il n’empêche que lorsque je rentrerai en Europe, je serais bien tenter de préparer un voyage en Irlande avec mes parents, de passer quelques semaines en Espagne ou de faire un road trip en Europe de l’Est.
8 : Survivre aux bonnes galères
On est habitué aux horaires à peu près respectées, aux prix fixes, aux produits de qualité, aux rues sûres… Dans beaucoup d’autres pays, ce n’est pas du tout le cas. Les arnaques, les retards, les galères en tout genre, les désistements, les changements de dernières minutes, les vols de téléphones… De quoi se retrouver de temps à autre dans des situations bien emmerdantes. Les galères du voyageur font partie de l’aventure et nous forment à la débrouillardise.
9 : Une logistique d’orfèvre
Il faut être très organisé pour vivre de manière nomade. A moins d’avoir un gros budget, la recherche d’hébergements et de transports peu coûteux nécessite de connaître les bons outils et d’être flexible. Il faut aussi bien planifier ses activités, surtout quand on travaille sur internet. L’administratif français à distance requiert une bonne organisation. Et je ne vous parle pas des budgets qui varient intempestivement en fonction du coût de la vie du pays dans lequel on se trouve et de ses revenus.
Alors, nomade ou pas nomade ?
10 avantages et 9 inconvénients : voilà de quoi vous faire réfléchir. Êtes-vous prêt à faire le pas ? Vos priorités de vie sont peut-être différentes des miennes, mais je suis sûr que si vous aspirez à devenir nomade, on aura en commun une bonne partie de ces avantages et inconvénients. Pour le moment, il n’y a pas de doute : j’aime ce mode de vie et je compte bien encore me démener pour lui.
J’ai une amie, voyageant avec enfants qui a dans ses affaires une nappe et un vase. Du coup, quand elle arrive dans son nouveau chez-elle temporaire, elle installe sa nappe sur la table, son vase dessus et instaure une sensation de permanence d’un logement à un autre.
J’aime beaucoup cette idée, surtout quand on voyage avec des enfants.
Salut Tiphanya.
C’est une très bonne idée que tu nous suggères. Ceci dit, je me vois mal me trimbaler un vase dans mon sac. Peut-être quelques babioles de décoration…
Maniaque du poids comme elle est, je pense qu’il s’agit d’un vase en plastique, qui finit plat une fois vide. (genre pochette plastique de nos années lycées qui prend forme avec l’eau à l’intérieur).
HJ’aime surtout l’idée de la nappe qui colore les lieux et saute aux yeux.
Je suis tout à fait d’accord avec tout pour le point amour et amitié temporaire en voyage. En voyage, ça peut arriver à tout moment de tomber sur un coup de cœur et de devoir partir car on doit rentrer ou le visa se termine. ça m’est d’ailleurs arriver plusieurs fois.
Il est toujours possible de prendre un visa étudiant dans certains pays pour rester plus longtemps. J’ai des amis qui ont fait ça en Thaïlande ou encore en Australie.
Bonjour Kalagan,
Qu’entends-tu par « Et je ne suis pas encore prêt à faire confiance à une société de renouvellement de visa. » dans le point 5 ?
Vivre comme une nomade « moderne », disons une digital nomade, me tente beaucoup, mais ce ne sera pas pour tout de suite, pour diverses raisons. Je l’envisage plutôt pour un peu plus tard, le temps de régler de petites choses ici 😉
Belle journée
Marjorie
J’ai entendu dire à plusieurs reprises, dans plusieurs pays, qu’il existait des sociétés qui s’occupent de prendre ton passepot, de l’amener à la frontière, d’y mettre un tampon et de te le ramener quelques jours plus tard. Je crains que ce ne soit pas légal, mais c’est une pratique assez répendue chez les expatriés qui n’ont pas de visas de longue durée.
Ah ok, merci 😉
Salut Kalagan,
Pour nous le pire sera surtout le fait de ne pas avoir vrmnt de chez sois… je pense que de temps à autres ça doit gonfler un peu! Mais bon, c’est pas comme si on était pas averti…
Sinon le pain et le fromage… j’ai déjà de la peine en Autriche. ça va pas s’améliorer j’imagine… Par contre, le vin on va se faire un plaisir de gouter à tous se qui pass sur notre chemin ;-)…(surtout en Amérique du sud)
En fait ce qui n’est ni un avantage ni un inconvénient mais qui pourrait enlever un bon nombre de point négatif c’est « Comment très bien gagner sa vie en en voyageant ? ». Bon à part joueur de poker millionaire je ne vois pas trop…
Puis c’est déjà pas donné à tout le monde de pouvoir travailler facilement partout.
Pour « très bien gagner sa vie », à mon avis, il faut :
– soit travailler comme un bougre 7O heures par semaine ou plus
– soit profiter d’autrui, par son travail ou par sa naïveté
Il doit biensûr avoir des exceptions à ces 2 règles élémentaires. Mais peux-t-on réellement être nomade tout en aillant la soif de l’argent ? Pour ma part, ce n’est pas mon cas.
C’est vrai que je me posais pas trop les questions : quelles sont les contraintes liés à cette vie de nomade. Mais c’est vrai qu’en plus de galérer pour pouvoir s’héberger, les relations que l’on crée puis le lendemain devoir partir et quitter ces amis ou amour doit être difficile.
Merci pour cet article qui nous montre une vision différente de ce style de vie.
Salut Kalagan,
Et bien pour une fois que quelqu’un montre les inconvénients du nomadisme, c’est pas tous les jours ! 😉 Bon malgré tout, et même si je suis d’accord avec toi sur tous ces inconvénients, je crois que les avantages prennent amplement le dessus, non ? :p
Quel mode de vie n’a pas d’inconvénients ? Le mode de vie parfait, c’est comme les énergies propres : cela n’existe pas ! (Clin d’oeil à Jean-Marc Jancovici). On ne peut que trouver des mode de vie – ou des énergies – dont les avantages surpassent les inconvénients. Et le nomadisme fait partie de ces modes de vie 🙂
Salut Kalagan,
La France me manque et les relations à durée déterminée, je connais bien le problème. Du coup pour jongler entre ces avantages et ces inconvénients je pense que ça peut être pas mal d’alterner les deux et de rentrer en France de temps en temps 🙂 Enfin moi c’est ce que je fais du moins..
A bientôt,
Nadège
Moi même digital nomad depuis 3 ans, je suis absolument d’accord avec les avantages et incovénients que tu cites, même si dans mon cas, le résultat est simple : je donne les avantages largement gagnants 🙂
L’un des plus gros soucis est véritablement la qualité de la connexion internet qui reste un critère déterminant pour le travail.
J’avais bien en tête tous ces aspects… et je me demande si je serais capable d’être nomade sur une longue durée…
Salut à vous
Pour moi ne sont pas des grandes obstacles pour vivre libre
Je veux seulement connaître ton point de vu par apport au (voyager) par Velo
Merci à vous